Édition du vendredi 12 mai 2017
Déserts médicaux : mais de quoi parle-t-on ?
On imagine que la question ne manquera pas d'atterrir sur le bureau du ou de la prochaine ministre chargé de la santé. Que faire contre les déserts médicaux ? En a-t-on fait assez ?
Car le désert avance. Sur ce constat, il n'y a plus de polémique. Un faisceau de tendances concourent à cela, comme le rappelle une étude touffue de la Drees qui vient d’être publiée : la baisse du nombre de généralistes libéraux se confirme. Si le nombre de généralistes salariés augmente, cela ne compensera toutefois pas la baisse des premiers. L'exercice en groupe, en hausse, va affecter un peu plus la répartition des futurs médecins. La répartition spatiale des spécialistes apparaît, elle, plus inégalitaire que celle des généralistes.
Mais dire cela, visiblement, ne suffit pas car derrière l'expression de « désert médical », se cachent ou peuvent se cacher beaucoup de choses, comme l’explique l’étude de la Drees.
La notion de désert pose la question du seuil à partir duquel on considère qu'il y a désert. Autre question, le désert prend-il en compte uniquement les médecins généralistes, ou aussi l'accès aux spécialistes, à l’hôpital ? Il pourrait y avoir donc plusieurs types de désert médical. Ces chercheurs ont justement travaillé à « objectiver » cette notion. Ils ont mis au point un indicateur d'accessibilité potentielle localisée. Cet indicateur est d'ailleurs utilisé par des ARS, mais pas par toutes.
Les chercheurs explique que pour mesurer le désert médical, on peut bien sûr mesurer « l'accès spatial par profession ». Mais cela ne suffit pas. Le temps d'accès au professionnel le plus proche est jugé « trop pauvre ». D'autant que 98 % de la population vit dans une commune à moins de 10 mn en voiture d'un généraliste. La densité médicale (nombre de médecins par rapport à la population) semble une autre dimension cette fois « fondamentale » et « pertinente ». Mais cette densité peut être fluctuante suivant le territoire choisi. Autre biais : ne pas prendre en compte le fait que les gens bougent d'un territoire à l'autre. Ce sont donc toutes ces données, complétées à l’activité des médecins et les besoins de la population, que les chercheurs agrègent.
D'après cet indicateur, 8 % de la population a une accessibilité aux médecins généralistes inférieure à 2,8 consultations par an et par habitant. Cette faible accessibilité touche aussi bien des territoires ruraux qu'urbain. A partir de ces travaux, il apparaît que les communes « sous denses », c’est-à-dire sous dotées en médecins, sont plus fréquentes dans quelques régions : Corse, Centre-Val-de-Loire, Antilles, Guyane, Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Ile-de-France. Dans ces zones, la situation ne s'aggrave pas forcément, mais s'étend.
Car le désert avance. Sur ce constat, il n'y a plus de polémique. Un faisceau de tendances concourent à cela, comme le rappelle une étude touffue de la Drees qui vient d’être publiée : la baisse du nombre de généralistes libéraux se confirme. Si le nombre de généralistes salariés augmente, cela ne compensera toutefois pas la baisse des premiers. L'exercice en groupe, en hausse, va affecter un peu plus la répartition des futurs médecins. La répartition spatiale des spécialistes apparaît, elle, plus inégalitaire que celle des généralistes.
Mais dire cela, visiblement, ne suffit pas car derrière l'expression de « désert médical », se cachent ou peuvent se cacher beaucoup de choses, comme l’explique l’étude de la Drees.
La notion de désert pose la question du seuil à partir duquel on considère qu'il y a désert. Autre question, le désert prend-il en compte uniquement les médecins généralistes, ou aussi l'accès aux spécialistes, à l’hôpital ? Il pourrait y avoir donc plusieurs types de désert médical. Ces chercheurs ont justement travaillé à « objectiver » cette notion. Ils ont mis au point un indicateur d'accessibilité potentielle localisée. Cet indicateur est d'ailleurs utilisé par des ARS, mais pas par toutes.
Les chercheurs explique que pour mesurer le désert médical, on peut bien sûr mesurer « l'accès spatial par profession ». Mais cela ne suffit pas. Le temps d'accès au professionnel le plus proche est jugé « trop pauvre ». D'autant que 98 % de la population vit dans une commune à moins de 10 mn en voiture d'un généraliste. La densité médicale (nombre de médecins par rapport à la population) semble une autre dimension cette fois « fondamentale » et « pertinente ». Mais cette densité peut être fluctuante suivant le territoire choisi. Autre biais : ne pas prendre en compte le fait que les gens bougent d'un territoire à l'autre. Ce sont donc toutes ces données, complétées à l’activité des médecins et les besoins de la population, que les chercheurs agrègent.
D'après cet indicateur, 8 % de la population a une accessibilité aux médecins généralistes inférieure à 2,8 consultations par an et par habitant. Cette faible accessibilité touche aussi bien des territoires ruraux qu'urbain. A partir de ces travaux, il apparaît que les communes « sous denses », c’est-à-dire sous dotées en médecins, sont plus fréquentes dans quelques régions : Corse, Centre-Val-de-Loire, Antilles, Guyane, Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Ile-de-France. Dans ces zones, la situation ne s'aggrave pas forcément, mais s'étend.
E.S.
Télécharger l’étude de la Drees.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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